Son discours devait "donner un ton, une musique" à la campagne, c'est chose faite. À peine intronisé candidat UMP, le ministre assume l'attitude d'un président, entre lyrisme et sérénité.
"Au moment même où vous m'avez choisi, je dois me tourner vers tous les Français". Plébiscité à 98,1% par les adhérents de l'UMP, Nicolas Sarkozy veut désormais rassembler au-delà de son camp, gauche comprise. Celui que l'on connaissait pour ses propositions coups-de-poing a choisi de se présenter en chef d'Etat potentiel. Pour cela, il a choisi la modestie et le lyrisme. Il s'est tout d'abord inscrit dans une tradition gaulliste, rendant hommage à tous ceux qui l'ont inspiré, de Jacques Chaban-Delmas à Édouard Balladur. Il a surtout exprimé son "respect" à Jacques Chirac qui, pourtant, ne lui a pas apporté son soutien. Il l'a notamment salué pour avoir "fait honneur à la France" en s'opposant à la guerre en Irak. Car là encore, celui qu'on accusait d'être pro-américain a choisi d'assumer un héritage en dénonçant la "faute" de l'administration Bush. Un désir de réconciliation qui a marqué tout le congrès. Ainsi, Nicolas Sarkozy avait demandé aux militants de ne pas siffler Dominique de Villepin qui a fait une brève apparition. Pour lancer sa campagne, il a de nouveau défendu la méritocratie et la "valeur travail", dénonçant les 35h. Il s'est notamment prononcé pour "un bouclier fiscal à 50%" et a prôné "l'exonération de charges sociales et d'impôt pour les heures supplémentaires". Le candidat qui répète à l'envi "j'ai changé", conserve donc malgré tout ses thèmes de prédilection. Et affirme "je le sais aujourd'hui, je n'ai tout simplement pas le droit d'échouer".