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 Un texte pas fini mais bon...

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AuteurMessage
Anaphel
Invité
Anonymous



Un texte pas fini mais bon... Empty
MessageSujet: Un texte pas fini mais bon...   Un texte pas fini mais bon... Icon_minitimeMar 9 Mai 2006 - 22:59

Voilà, je suis né, enfin pas tout à fait, pour le moment, je suis deux choses à la fois, disons deux êtres, à ma gauche, l'ovule ou l'ovocyte faite votre choix moi je m'en fiche maintenant... à ma droite, un spermatozoïde, enfin pas un, des milliers, que dis-je des centaines de milliers ! Les testicules de mon papa, c'est un peu les box dans un hippodrome, vous savez, tous les chevaux attendant leur jockey avant de marcher au pas jusqu’à la ligne de départ. Sauf que là, le parcours est plus long que la normale, en fait, c'est comme si vous les humains deviez faire en courant le trajet de la Terre à la Lune et ça en cinq jours, impressionnant non ? Moi je dis non, des centaines y arrivent chaque jour ! Donc voilà, je suis un spermatozoïde, tout ce qu'il y a de plus banal, et pourtant, à l'aide d'un ovule je vais donner la vie... à... à... à moi-même en fait. Saviez-vous d'ailleurs que l'ovule est en réalité très sélective ? En effet, comme une centaine de spermatozoïdes arrivent simultanément sur l'ovule, il les fait patienter sur sa surface, comme dans une salle d'attente avant de voir le médecin. Mais alors qu'attend-il ? Il est en fait occupé à opérer son choix parmi ces prétendants, à la recherche du spermatozoïde dont la formule génétique est la plus différente de la sienne... et bien sûr vous devinez qui est le vainqueur ? Et bien oui, c'est moi. Moi-même et l'ovule ne sommes pas dupe, nous savons dès notre création que la nature s'enrichit de la différence et non de la similitude.

Donc j’existe, fusion d’un spermatozoïde Y avec un ovule. Je vais donc être un garçon…
C’est étrange, je sais que je ne suis pour le moment qu’un simple fœtus et pourtant, je perçois quelque chose. Pas dehors… Mais à côté de moi. Je suis compressé et je ne le supporte pas. Que mon corps soit dans l’incapacité de bouger m’obsède. Je tente en vain de trouver ce qui m’assiège, soudain, je découvre que, contre moi, il y a une enfant. J’ai donc une sœur jumelle !
Je devine que nous sommes tous deux reliés à maman par nos cordons ombilicaux respectifs. Je tente de la décaler un peu, espérant que le ventre de maman soit assez gros. C’est bon, je peux enfin respirer… Plus que sept mois à tenir et je sortirai de cet enfermement.
Et c’est après ces sept mois passés que ma mère accouche enfin… De moi-même mais aussi de ma petite sœur, mon père m’a salué comme étant un certain Jacques, tandis que ma sœur semble se prénommer Claire. Je suis sorti le premier alors le médecin a dit que j’étais plus vieux que ma sœur, mais je ne comprends pas la différence entre elle et moi, nous ne sommes pas à quelques heures près. Tout ce que je sais, c’est que je suis lié avec elle, comme si au moment où le docteur a coupé nos cordons ombilicaux, ceci se sont rejoins. Je ne veux pas l’abandonner, alors j’hurle très fort, je pleure, j’aimerai ouvrir les yeux mais je n’y arrive pas, je fais plusieurs fois l’effort mais c’est impossible, pour remédier à cette affaire, je fais appel à mon odorat et les sensations qui se forment en moi. L’horreur, ils emmènent ma sœur quelque part. Mince, ils m’emmènent aussi, je tape des poings mais on dirait que cela ne leur fait rien, j’en déduis que je suis encore trop faible pour pouvoir lutter.
Finalement, ils ne nous ont pas trop éloignés, nous sommes dans la nurserie, ma petite sœur dort dans un lit tout près du mien, je m’endors paisiblement…

Je continue malgré moi mon petit bonhomme de chemin, à l’école, j’ai appris à lire et à compter, je me sens plus à l’aise dans le second que le premier mais cela me convient très bien, nous avons tous des défauts, le mien est d’être quelque peu dyslexique, mais mon professeur m’a dit qu’il n’y aurait pas de problème, d’ici peu de temps je n’aurai plus aucun soucis de lecture et de prononciation…
Ma sœur, quant à elle, n’a pas ce soucis là, finalement, je me demande si ma sœur n’est pas parfaite ? Je dis cela sans jalousie ni prétention mais je me demande si à chaque instant de notre vie, nous devons avoir sur Terre quelqu’un qui soit d’une origine pure et parfaite, un véritable diamant en quelque sorte… Quand je regarde ma sœur et que j’observe son corps, son comportement, même si sa croissance n’est pas encore finie et qu’elle ne s’est pas encore totalement affirmée je vois déjà en elle les prémices de cette perfection. Et si cet être parfait était le rêve de tout être humain, atteindre la perfection, est-ce atteindre un plan d’existence supérieur à celui de l’être humain lambda ? Je ne sais pas, je n’ai pas l’âge de penser à cela, pour le moment, je dois vivre ma vie. Mais j’avoue que de temps en temps, je me rends compte que je suis très fier de ma sœurette et que personne en ce bas monde ne peut l’égaler à ce jour…

Ma sœur et moi-même avons 11 ans, c’est bientôt l’entrée au collège. Notre mère vient d’accoucher d’un nouvel enfant, un garçon qui s’appelle Thibault, il est mignon avec ses trois cheveux sur le crâne, on dirait un petit ballon. Ma relation avec ma sœur jumelle est très étrange, nous sommes comme empathique l’un envers l’autre, cela me fait penser aux animaux, par exemple, mon chien sait quand je suis malade, il vient toujours s’asseoir aux pieds de mon lit et me fixe avec un regard tremblant et triste comme s’il croyait que j’étais sur mon lit de mort. Je trouve que ce regard porté sur moi est très sanglotant, voire trop sanglotant, je ne vais quand même pas mourir. Et bien avec ma sœur, c’est pareil, quand elle a mal, j’ai mal, quand elle a faim, j’ai faim. Comme si Dieu avait fait en sorte qu’entre nous, une étincelle dans la flamme de l’autre perdure pour toujours, comme si nous devions être guidés par la même étoile pour le restant de nos jours, cela m’effraie un peu car je doute que nous mourions tous les deux dans le même instant, l’un de nous deux est donc prédestinée à souffrir, mais je me pose cette autre question, le chagrin joue avec les lois, et les lois jouent avec nos plaies, si nous sommes prédestiné, qui plus est que nous sommes prédestiné à vivre les mêmes choses sous deux regards différents, celui d’un homme et celui d’une femme, nous devrions donc tous les deux souffrir, lequel de nous deux va souffrir le plus ? Celui qui va mourir en premier et qui va se rendre compte juste avant que sa flamme s’éteigne que l’autre va souffrir jusqu’à sa propre mort où celui qui devra attendre son tour avant de pouvoir rejoindre l’autre?
Pour le moment, j’attends ce jour avec beaucoup de réticences, je me dis que je ne pourrai rien y faire. Alors je ferai mieux de penser à l’instant présent et vivre pleinement cette communion que j’ai avec ma sœur. C’est donc l’entrée au collège, Claire est meilleure que moi en français, c’est incroyable comment ce qu’elle écrit est fabuleux pour son âge, moi, mon don, je l’ai en mathématiques, le calcul mental n’a pas de secret pour moi, toute la classe m’envie. J’entre en 6è A2 tandis que ma sœur va aller en 6è A1, ils ont préféré nous séparer pour les cours, mais en EPS, nous avons l’occasion de nous retrouver. On s’entend parfaitement bien dans les sports collectifs, parfois même trop quand nous sommes adversaires, nous préférons nous éviter car l’autre anticipe toujours trop bien les mouvements de l’autre.
Sincèrement, je crois que la vie est faite de ceci, la fusion. Je pense à la nature, s’est-elle créée seule ? Je crois qu’une fusion s’est faite un jour entre un élément et un autre qui ont donné la vie, ma sœur et moi nous sommes lié, n’est-ce pas là ce qu’on appelle l’âme sœur ? N’ai-je pas eu la chance que tout le monde rêve, trouver son âme sœur ? Elle est parfois si difficile à trouver pourtant elle existe partout, le visage de Dieu est double, un homme et une femme, sur Terre, chaque homme à sa propre femme, et chaque femme à son propre homme, sans pour autant perdre son unicité.
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