Selon l'Express, le leader de la LCR, sa compagne, leur jeune fils et même leurs comptes en banque auraient été placés sous étroite surveillance pendant plusieurs mois.
Olivier Besancenot traqué par des barbouzes ! Pendant au moins trois mois, d'octobre 2007 à janvier 2008, le jeune leader de la Ligue communiste révolutionnaire a été espionné par une officine privée de renseignement, selon des informations publiées sur le site Internet de l'Express, qui dit avoir eu connaissance d'un «rapport de surveillance» rédigé par cette officine.
La vie d'Olivier Besancenot aurait donc été «épiée, disséquée, mise en fiches», via tout d'abord la mise en place d'«une surveillance physique» au pied de son immeuble dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Les «espions» vont jusqu'à photographier sa conjointe, baptisée «l'objectif», qu'ils suivent jusqu'à une station de métro proche de son lieu de travail. Quant au rapport, il mentionne même «l'adresse de la maternelle» de leur petit garçon, où sont également indiqués son prénom, son âge et ses habitudes.
Selon un document daté du 14 janvier 2008, les détectives recensent ensuite les numéros de compte au Crédit Lyonnais et à la Banque postale d'Olivier Besancenot et de sa compagne. «Toutes les références bancaires y figurent : les soldes sont détaillés, au centime près», assure l'Express.
«Plainte contre X pour violation de la vie privée»
Alors pourquoi un tel espionnage ? Pour l'hebdomadaire, l'affaire pourrait remonter au contentieux entre Olivier Besancenot et la société SMP Technologies, qui distribue en France le pistolet à impulsion électrique Taser, qui selon le leader de la LCR serait responsable de 150 morts aux Etats-Unis. Les dirigeants de Taser avaient alors intenté une procédure en diffamation contre Besancenot.
Quoiqu'il en soit, ces informations n'ont pas pu être collectées sans la complicité de fonctionnaires ou d'employés de banque disposant d'un accès informatique à plusieurs fichiers gérés par le ministère de l'Intérieur, par la Direction des impôts et par des banques. Dans un communiqué, l'organisation d'extrême gauche «condamne ces pratiques de barbouze qui auraient bénéficié de complicités bien placées» et annonce qu'elle va déposer «plainte contre X pour violation de la vie privée».
«Ni les campagnes d'intimidation, ni le harcèlement sous toutes ses formes, ne feront renoncer la LCR et son porte-parole à leurs combats», ajoute le parti anticapitaliste dans un communiqué, en souhaitant «que la lumière soit rapidement faite sur les commanditaires de pratiques aussi scandaleuses qu'inadmissibles». Interrogé, le ministère de l'Intérieur n'a fait aucun commentaire. Quant à Olivier Besancenot lui-même, contacté par lefigaro.fr en début de soirée, il n'était pas joignable dans l'immédiat.
http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/05/05/01001-20080505ARTFIG00609-olivier-besancenot-espionne-par-une-officine-privee.php