Une présentatrice défend les aspects positifs du nazisme

(De Berlin) Est-il acceptable pour des Allemands de faire des déclarations publiques positives sur certains aspects du nazisme, soixante-deux ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale? Telle est la controverse qui a éclaté ces dernières semaines outre-Rhin à la suite d'opinions exprimés par Eva Herman, une présentatrice quinquagénaire travaillant pour la chaîne de télévision publique régionale NDR.

Eva Herman a regretté l'abandon des valeurs liées à la famille telles que le régime hitlérien en avait fait la promotion: les femmes au foyer, prenant soin de leurs époux et enfantant d'une nombreuse progéniture. En dépit de dix-huit ans de loyaux services de cette célèbre animatrice, la NDR l'a exclue sur le champ.

Les déclarations d'Eva Herman -une grande femme blonde aux yeux bleus- ont fait la une des principaux titres de la presse germanique. L'affaire aurait pu s'arrêter là, mais, lors d'un forum catholique à Fulda où elle fut chaleureusement applaudie, l'animatrice a réitéré ses propos, refusant de faire des excuses et précisant de manière insidieuse que les Allemands circulent toujours sur un réseau d'autoroutes construit pendant le IIIe Reich.

"Eva Herman n'a fait que réveiller un débat trop longtemps négligé"

Tollé général parmi les commentateurs. Eva Herman, qui rejette tout lien avec l'extrême droite, est accusée d'être provocatrice, dangereuse voire stupide. Pour accentuer le malaise, le magazine Stern a commandé un sondage auprès de l'institut Forsa, qui montre qu'un quart des Allemands considère qu'il y a des aspects positifs dans le nazisme. Le commentaire du Stern est sans appel:

"Le manque d'assurance sur la façon de traiter le nazisme est énorme. De même que l'ignorance à son propos. Eva Herman, dans son inconscience, n'a fait que réveiller un débat qui a été trop longtemps négligé."

Ce sujet est extrêmement sensible en Allemagne, où le combat a repris de plus belle contre les crimes aux motivations d'extrême droite et les attaques racistes, en forte augmentation dans l'ancienne Allemagne de l'Est. Le Stern affirme que des millions d'Allemands pensent comme Eva Herman, mais que très peu oserait afficher publiquement leur opinion.

Le magazine dénonce aussi l'hypocrisie des Allemands, en énumérant les lois promulguées du temps du nazisme et toujours en vigueur, notamment celles liant l'État aux Eglises. Il souligne enfin que si la loi allemande interdit les emblèmes nazis (swastika) et la première strophe de l'hymne national, cette même loi accorde des fonds publics au NPD, le parti d'extrême droite qui soutient implicitement le racisme et beaucoup d'aspects de l'idéologie nazie.

Des déclarations récupérées par les mouvements néo-nazis

"L'Allemagne a toujours connu une pléthore de tabous. Le débat d'aujourd'hui fait parti de la transgression progressive de ces interdits", affirme Hajo Funke, un enseignant spécialiste de l'extrême droite de l'université libre de Berlin.

Au cours du demi-siècle écoulé, l'Allemagne a connu plusieurs phases dans la manière de traiter de son tragique passé: du silence coupable à l'autocritique cathartique. Ces derniers temps, ce rapport au passé nazi s'est cristallisé sur la douleur des Allemands ayant subi la guerre (lire "L'Incendie" de Jörg Friedrich aux éditions de Fallois) et les cinéastes ont exploré la personnalité d'Hitler (voir "La Chute" le film d'Oliver Hirschbiegel).

Ce qui aurait été impensable autrefois est désormais possible et la transgression des tabous opérée par Eva Herman inquiète: les militants néo-nazis peuvent essayer de s'en emparer pour légitimer leur politique. La DVU, l'autre organisation d'extrême droite, est en train d'organiser une manifestation pour défendre la liberté de parole d'Eva Herman.

Le Conseil central des juifs en Allemagne a fait part de sa consternation lorsqu'il a pris connaissance des résultats de l'étude faite par Forsa. "Les chiffres de ce sondage sont honteux et désastreux", a déclaré Dieter Graumann, le vice-président du Conseil qui les interprète comme "un sérieux avertissement".


http://www.rue89.com/2007/10/20/une-presentatrice-defend-les-aspects-positifs-du-nazisme?page=3

C'est sur que les allemands ont (dans l'ensemble...) un problème avec leur passé et leur identité nationale (tabous, cupabilité...)
le mondial 2006 a permis à beaucoup d'entre eux de pouvoir pour la 1ère fois de leur vie, manifester leur joie et leur fierté d'être allemands, grace et à travers le football. Jusque là on ne voyait jamais un allemand non extrémiste dire "je suis fier d'être allemand", c'était tabou à cause de l'histoire.

Même chez les 25ans il y a un sentiment de cupabilité vis à vis du regard des étrangers, car c'est souvent ce qu'on leur balance à la tronche (le poids de cette histoire) quand ils vont à létranger zum Beispiel, et jcomprend que ce soit assez lourd de devoir trainer l'image des erreurs des anciens...

Manifestement l'essort de l'extrème droite en allemagne continue depuis que j'ai quitté ce beau pays il y a 3 ans. A noter que les fiefs des néo-nazis sont principalement les zones économiquements sinistrées (genre Rostock à l'est) : un lien de cause à effet ?

Cncernant le cas Herman, elle dit pas que des conneries puisque adolf a effectivement lancé une politique nataliste (fallait des soldats mein Gott) et de grands travaux (fallait bien transporter les panzers, und zwar schnell).

mais toi eluus t'en pense quoi ?

Moi ce que j'en pense? C'est que je ne pense quasiment rien. =)
Pour pouvoir juger de cela, il faut être allemand, car nous n'avons effectivement pas la même vision des choses.
Après, dans le fond, je trouve son discours sur les femmes assez arriéré. Et qu'elle aurait pu se passer d'apporter un exemple historique grave à son avis, pas seulement parce qu'elle est allemande.

Dire qu'il y a des aspects positifs dans le nazisme, c'est pareil que dire qu'il y a des aspects positifs au colonialisme (à degrès moindre). Et je crois qu'ici cela a choqué beaucoup de monde. Mais apparament, pour le nazisme, tant que le méchant Sarko ne dit rien...

[Dire qu'il y a des aspects positifs dans le nazisme, c'est pareil que dire qu'il y a des aspects positifs au colonialisme (à degrès moindre).]

Ca c'est gonflé ! Degré moindre, oui en effet !
On ne peut décemment pas comparer ces deux choses !
Le colonialisme a eu des bienfaits indéniables et n'est en rien comparable avec le régime nazi, ne serait-ce que du point de vue de la nature : l'un fut un régime politique et l'autre la pratique d'un régime impérialiste.

Quant à dire que le nazisme a eu des aspects positifs ... C'est d'une part très maladroit, et d'autre part c'est tendre la verge pour se faire battre.
S'il y a des choses à reconnaître aux nazis, c'est l'ensemble des découvertes scientifiques et militaires faites par eux et qui ont eu des retombées dans de nombreux domaines, y compris civils, après la guerre, et, en écartant l'idéologie nazie pure, la ferveur patriotique qu'un tel régime fit naître et qui conduisit à certains avantages pour le peuple allemand d'alors comme une situation proche du plein emploi. Evidemment tout ceci est très relatif et à considérer dans un laps de temps très court, avant l'entrée en guerre de l'Allemagne nazie avec le monde entier.

Je suis tenté de considérer la déclaration de cette journaliste allemande comme un mauvais coup de pub à objectif médiatique ... Il n'y a pas de raison qu'il n'y ait que chez nous qu'ils soient si abjects.

Ouai, en gros c'est ce que j'ai dis, enfin, pas dans ton explication des avantages.
Je ne compare pas le colonialisme au nazisme, bien entendu, mais c'est autant maladroit d'un côté comme de l'autre.

Quand Sarkozy déclare aux africains que le colonialisme à eu de bons effets, ça en revient au même que de dire aux allemand ou surtout aux Juifs que le nazisme a eu des effets positifs. C'est une honte, voir même pire. Va dire ça a une famille africaine toi, exploitée, déchirée, abusée...

Imagine un peu : une partie de ta famille se fait écrasée par un conducteur recherché par la police. Je sais pas si ça te ferais plaisir si on disait : "ça nous a quand même permit de l'arreter donc ça n'a pas que des mauvais côtés".
Je reconnais que c'est assez "simple" comme exemple mais ça nous permet de nous rendre compte, nous qui n'avons pas subit ces sombres moments de l'histoire.