Le déficit budgétaire de la France devrait s'établir "entre 38 et 39 milliards" d'euros en 2006, et en tout cas "en-dessous de 40 milliards", a indiqué mercredi le ministre délégué au Budget, Jean-François Copé.
"C'est un peu tôt, mais les premières orientations dont je dispose sont intéressantes et encourageantes puisqu'elles montrent pour la première fois que le budget de l'Etat va passer en dessous de 40 milliards d'euros de déficit, puisqu'on devrait être a priori entre 38 et 39 milliards d'euros", a annoncé le ministre sur France 2 dans l'émission "Les quatre vérités".
"Nous étions, lorsque la gauche a quitté le gouvernement en 2002, à plus de 49 milliards" d'euros de déficit budgétaire, a rappelé M. Copé.
En 2005, le déficit budgétaire s'était élevé à 43,5 milliards d'euros. Il avait été fixé à 46,9 milliards d'euros en loi de finances initiale pour 2006, puis ramené à 42,4 milliards d'euros dans la loi de finances rectificative votée fin décembre.
Cette réduction avait été permise par un surplus de recettes fiscales que le ministère du Budget estimait, mi-novembre, à 5,1 milliards d'euros. M. Copé n'a pas dit mercredi si la réduction du déficit s'expliquait par des recettes fiscales supérieures à ce chiffre.
Il a cité "la bonne santé de l'économie" ainsi que "les baisses d'impôts", car "cela rend de l'argent aux Français, donc ils consomment plus, ils investissent plus". "En même temps on a baissé les dépenses publiques, on les a tenues", a-t-il ajouté, citant la chasse au gaspillage dans les administrations publiques et la vente d'immeubles de l'Etat.
"Moins vous avez de déficit, moins vous avez de dette pour l'avenir et d'intérêts financiers à payer. Petit à petit, vous pouvez, en désendettant l'Etat, libérer des marges de manoeuvre pour investir pour l'avenir", a insisté M. Copé, évoquant les secteurs de la recherche, de la santé ou des retraites.
Il ne s'est pas prononcé sur de prochaines baisses d'impôts, estimant que "dans la campagne présidentielle, cela fera un débat".
Le ministre a par ailleurs rappelé que la réforme de l'impôt sur le revenu votée en 2005 était entrée en vigueur le 1er janvier, notamment le bouclier fiscal. Ce mécanisme plafonne les impôts directs payés par un contribuable à 60% de ses revenus. Il pourra donner lieu à des remboursements par l'Etat dès 2007 sur les impôts payés en 2006, a rappelé le ministre, affirmant que "cela concernait, pour 90% des bénéficiaires, des gens très modestes".